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Paroles de lecteurs : Cahiers France-Empire  khalfi1

 

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Paroles de consul

PAROLES DE CONSUL
Rires et vertiges au bord du Quai

écrit par Denis Matton-Perry

 

Préface de Dominique Decherf, ancien ambassadeur

Denis Matton-Perry a mené une carrière de diplomate ordinaire aux quatre coins du globe. Mais au Quai d'Orsay, la banalité côtoie souvent le tragique, le ridicule ou l'absurde. Au fil de ses souvenirs, il peint le quotidien d'un univers exotique et baroque qui l'a vu croiser espions de grand style, maîtres du monde déconcertants, pipoles en mode diva mais aussi des vies brisées, des familles suppliciées tout autant que des cœurs purs. D'Islamabad à Jérusalem, Denis Matton-Perry raconte les épisodes marquants de sa vie professionnelle passée d'ambassades en consulats au service des volontés labyrinthiques d'un Quai d'Orsay languissant et gastrocentré. Une chronique de la diplomatie française dont les modèles seraient à ranger quelque part entre Don Quichotte et Forrest Gump. Âmes sensibles et cartésiens fanatiques s'abstenir.

Philosophe de formation, Denis Matton-Perry est entré au Quai d'Orsay en 1981 et a quitté la Carrière en 2018. Il a été en poste à Islamabad, Tunis, New York, Boston, Washington, Zurich, Copenhague et Jérusalem. Son parcours et la prégnance de certains souvenirs l'ont amené à prendre la plume et confier à des lecteurs ses Paroles de consul, sorte de retour d'expérience à l'échelle de toute une vie.

Sommaire : Préface. Préambule. Chapitre 1 : au Pays des Purs. Chapitre 2 : un Club Med en sursis. Chapitre 3 : Grosse Pomme et Grande Bouffe. Chapitre 4 : au Pays des Shadoks. Chapitre 5 : au Pays des Puritains. Chapitre 6 : troisième chance. Chapitre 7 : des montagnes de confiance. Chapitre 8 : Nords. Chapitre 9 : une tragédie sans fin. Conclusion.

Un vice-consul très rock'n roll


''Dans cet environnement tourmenté, mon apprentissage du métier consulaire fut rude faute de réelle préparation alors qu'il me fallait faire face à des situations difficiles. La première année de mon expatriation me voyait broyer du noir et je serrais les dents pour avancer. Peut-être aurais-je dû m'inspirer du style et de l'attitude de mon très décontracté homologue américain, vice-consul des États-Unis à Lahore, afin de trouver un peu d'apaisement et de sérénité. Il est vrai qu'il avait plusieurs cordes à son arc. Il était musicien et chanteur amateur ce qui l'avait conduit à monter un groupe de rock dans la capitale du Pendjab, exploit peu banal compte tenu de sa position officielle et du contexte religieux plutôt rigoriste qui prévalait au Pays des Purs . Je fis sa connaissance à Islamabad lors d'un de ses concerts auquel il m'avait invité.

Entre la scène et la salle, le contraste était frappant. En haut de l'estrade, les artistes se déchaînaient dans une ambiance électrique et un déferlement de sons empruntés à Elvis, aux Beach Boys et autres Beatles. Plus bas, sagement assise, avec d'un côté les garçons de l'autre les filles, la jeunesse pakistanaise battait sobrement la mesure sans effusion particulière et faisait preuve d'une grande retenue dans son comportement. En dépit des efforts de mon collègue américain, l'esprit du rock avait du mal à souffler sur ces jeunes gens pudiques, à la fois curieux de nouveauté et étrangers au spectacle auquel ils étaient venus assister. Visiblement, l'Oncle Sam avait encore du pain sur la planche pour imposer son soft power dans cette partie du monde. Après un premier moment de surprise, je ne m'étonnais pas au final de retrouver dans les coulisses mon cher vice-consul yankee en train de tirer sur une cigarette de cannabis à l'unisson de ses musiciens. Devant l'ampleur de la tâche, sans doute fallait-il qu'ils s'accordassent quelque détente. ''

Madeleine à la cantine
 

"Aux cantines parisiennes du ministère que je fréquentais presque à chaque déjeuner, je n'avais jamais observé la présence de nos ministres. À Washington, lors de mon unique visite au Département d'État, je fus surpris de voir Madeleine Albright, la maîtresse des lieux, déambuler tranquillement un plateau à la main entre les différents étals de la cantine de son administration et  venir s'asseoir à l'une des dizaines de tables placées dans la salle commune où se restauraient les employés des Affaires étrangères américaines. J'eus la confirmation que ce n'était pas un fait exceptionnel mais bien le comportement habituel de la Secrétaire d'État à l'heure du déjeuner. À Paris, en admettant que cette vision entrât dans l'ordre du concevable en dépit de son caractère chimérique, l'apparition du ministre au réfectoire parmi ses subordonnés aurait fait jaser et alimenté les conversations pendant longtemps. Si jamais il avait eu lieu, l'événement avait dû se vivre comme une éclipse solaire. Ici, dans la capitale de l'empire américain, croiser le bras droit du président des États-Unis à la cantine n'était guère plus surprenant que de constater chaque matin le lever du jour.''

 

 

 

 

 

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